Aoste - Châtillon

C'est parti aujourd'hui pour une ultra longue étape jusqu'à Châtillon. Lors de notre souper la veille avec des pèlerins français et hollandais, ils avaient été horrifiés par notre projet de marcher presque 30 km sous le soleil de plomb, et encore plus choqués quand je leur ai annoncé que si on était trop fatigué, on sauterait dans un bus pour faciliter notre avancée ! Eh oui, on est tombé sur des purs et durs, et j'espère qu'on ne va pas se faire virer du club des pèlerins pour notre usage intempestif des transports publics !.

Nous quittons Aoste un peu à regret car la ville est vraiment magnifique, et ses nombreuses petites terrasses appellent à l'apéro et à la dolce vita, plutôt qu'à la marche forcée !

La sortie d'Aoste semble très longue. Une fois en dehors de la zone touristique, nous traversons ce qui semble comme des kilomètres de banlieue résidentielle ! Où es tu, petit chemin sauvage qui sent bon la noisette ? Eh ben pas dans le coin car ici les petits chemins sentent bon les kiwis ! A chaque jardin qui présente un arbre à kiwi chargé de fruits malheureusement pas mûrs, je suis ébahie et je ne peux m'empêcher de tâter tout ceux qui sont à ma portée, en me demandant si ça pousserait aussi au Locle ! Magnifique !

Le soleil tape dur, et nous poursuivons notre très long chemin jusqu'à Nus pas seulement à travers les kiwis, mais entourés de vignobles. Le vin du Val d'Aoste est très bon, par exemple le Torrette, un rouge de la région d'Aoste, mais malheureusement la production est trop faible pour l'exportation, et notre état général trop épuisé pour en consommer autant qu'on aimerait. Une bonne raison pour revenir au plus vite dans cette belle région !

Avant d'arriver à Nus, nous passons à proximité du château en ruine de Quart. Il est perdu sur un éperon rocheux au milieu de la forêt et dégage une atmosphère de mystère. Vraiment dommage de ne pas avoir plus de temps pour le visiter

A Nus, notre plan initial était de trouver un restaurant pour manger, mais Madeleine repère un bus, et le bloque sans gène jusqu'à mon arrivée. Il va jusqu'à Chambave, et nous décidons de profiter un peu de sa climatisation et de manger au terminus. En évitant de penser aux autres pèlerins qui voudraient sans doute nous lancer des cailloux pour ce transport, nous profitons d'un très joli trajet, dans un bus bien vide, et bien frais ! Nous passons par Fenis et son très beau château, et hésitons presque à descendre tellement le village semble accueillant. Mais nous restons fixées sur notre objectif, et restons sagement dans le bus jusqu'à Chambave.

A Chambave, horreur, malheur, pas le moindre troquet à l'horizon pour manger. Nous décidons (pas d'autre choix !) d'être courageuse, et de continuer jusqu'à Châtillon à 6 km de là. Le chemin serpente très inutilement (surtout quand on a faim et soif), à travers des hameaux et des villages abandonnés sur les flancs de la vallée. On en a ras le bol, et décidons de redescendre à travers champs pour arriver plus vite à Châtillon.

L'arrivée à Châtillon est sans fin. D'abord la route semble s'étirer sur des kilomètres avant d'apercevoir la ville. Ensuite, tenant absolument à admirer le très beau pont romain, je rajoute un énorme détour par le bas de la ville, ce qui fait bien râler Madeleine.

Enfin, on arrive au centre ville ! Vite une bière, une glace, du repos ! Nous mangeons le soir une très bonne pizza à la Locanda del Cervino, et passons la nuit à l'hôtel Dufour, un chouette petit hôtel vieillot avec une baignoire assise qui me rappelle mon enfance ! Un orage impressionnant éclate sur Châtillon dans la soirée, et nous sommes bien contentes de l'écouter depuis notre lit douillet !